L’objectif
d’une politique du logement soucieuse de
l’environnement et de la durabilité de notre ville ne doit être ni
de favoriser la croissance pour la croissance ni d’empiler du béton pour
empiler du béton, mais bien de répondre à la demande
des habitants et de leur offrir un cadre de vie agréable.
Force
est de constater que la politique actuelle est tout sauf satisfaisante
de ce point de vue puisqu’elle réussit le
tour de force de combiner pénurie de logements sociaux et faillite
en chaîne de projets immobiliers privés, le tout dans un environnement
extrêmement minéral.
Une
politique adaptée à la situation nazairienne doit au contraire offrir
aux nazairiens des logements adaptés à leurs
moyens, sans concentrer les difficultés économiques sociales dans
des quartiers spécifiques qui pourraient alors se transformer en
micro-ghettos. Elle doit refuser la gentrification de la ville,
maintenir son caractère populaire et donc vivant, et permettre aux
jeunes actifs de rester sur la ville.
Développer l’offre de logements sociaux
La
liste d’attente pour obtenir un logement social à Saint-Nazaire est
environ de 3000 familles et 72 % de la
population nazairienne satisfait aux conditions pour pour obtenir un
logement à loyer modéré. Il n’est guère étonnant, dans ces conditions,
que 35 % des demandes soient satisfaites dans un
délai anormalement long.
Dans
un contexte de crise, alors que les revenus des ménages progressent
moins vite que le coût des logements, le
logement social doit être une priorité absolue, tant en terme
d’investissement que de gestion du foncier. Pour autant cet
investissement ne doit pas se traduire par une orgie de constructions
nouvelles. La population nazairienne étant stable il faut utiliser
au maximum le parc existant.
Accélérer les rotations par l’accession à la propriété.
Le
taux de rotation reste bas par rapport à la moyenne de la
Loire-Atlantique, ce qui signifie que peu de logements
sociaux se libèrent pour de nouveaux locataires. C’est en partie dû
au vieillissement des locataires en place, mais aussi à l’insuffisance
d’une offre d’accession à la propriété
abordable.
Nous devons mettre fin à cette situation
-
En offrant à ceux qui souhaitent quitter le parc locatif social
un prêt à taux zéro, complémentaire de
celui de l’État, et soumis à des conditions de ressources.
-
Utilisation du droit de préemption urbain renforcé pour acquérir
des logements qui seront ensuite proposés en accession sociale à la propriété.
-
Organisation de la solidarité intercommunale en promouvant des opérations
d'accession sociale à la propriété dans les communes de la Carène qui
disposent de ressources foncières.
Augmenter l'offre de logements sociaux
L'offre
de logements sociaux sur Saint-Nazaire reste très insuffisante, ce qui
contraint de nombreuses familles à se
loger dans le secteur privé à des prix largement supérieurs à ce
qu'elles peuvent se permettre. Cela étant, la population nazairienne
n'augmentant pas, ce problème ne peut pas être résolu par des
programmes de construction coûteux en foncier et en ressources.
L'objectif doit être, au contraire, d'augmenter la part du logement
social dans l'offre global de logement.
-
En donnant la priorité au logement social dans les nouveaux programmes immobiliers.
Dans une ville dont la population a des revenus modestes, construire
des immeubles de rapport inaccessibles à la population locale ne peut
qu'aboutir à la création de
bulles et à l'exil des classes populaires hors de la ville.
-
En acquérant, via la préemption ou via des acquisitions négociées, des
terrains, des immeubles ou des appartements, répartis dans toute la ville qui seront ensuite placés dans le parc locatif
social en garantissant la mixité sociale.
-
En encourageant le conventionnement du parc locatif privé par des
campagnes d'information dans le cadre d'opérations programmées d'amélioration de l'habitat.
Améliorer les conditions d'habitation des nazairiens
Saint-Nazaire,
et notamment son centre, garde un aspect à la fois minéral et stalinien
qui nuit à la qualité de la
vie. Par ailleurs, une grande partie du parc est ancien et n'est pas
aux normes en matière d'énergie. Une réponse doit être apportée à cette
situation, mais sans engager des travaux massifs qui
mettrait encore plus en péril le commerce de centre-ville.
Limiter les constructions nouvelles
La
population nazairienne est stable et rien n’indique que cela changera
dans un
avenir prévisible. De plus, l’espace foncier disponible est limité
par la mer et la proximité de la Brière. Nous avons l’obligation
d’adapter les constructions nouvelles aux besoins réels de la
ville, soit environ 50 – 60 logements par an, plutôt qu’aux
ambitions démesurées, et in
fine, contre-productives de tel ou tel édile.
-
En
sanctuarisant les espaces agricoles et naturels. Situés pour
l’essentiel au
nord et à l’ouest de la ville, ces espaces sont déjà fragmentés
et mités par l’étalement urbain. Nous devons y interdire toutes nouvelle
urbanisation en créant une ou plusieurs
zone(s) agricole(s) protégée(s) (ZAP) qui pourront être renforcée sous forme de PEAN en collaboration avec le département.
-
En limitant les nouvelles constructions en zone urbaine aux
opérations de renouvellement urbain. Il
devra moins s’agir d’étendre l’urbanisation que de résorber des dents creuses ou de réhabiliter certains secteurs.
Améliorer l’habitat
Le parc nazairien date encore majoritairement des années 70 et de la reconstruction et comprend beaucoup de logements
énergivores ou ayant besoin de réhabilitation. Nous devons remédier à cette situation, notamment dans le centre-ville.
-
Lancer une série d’opérations programmées
d’amélioration de l’habitat sur le grand-centre-ville visant à réhabiliter le bâti ancien et à réduire les dents creuses, comme
par exemple l’ancien cinéma Le France. Ces opérations devront privilégier la lutte contre la précarité énergétique.
-
Lancer une opération de végétalisation des toits en lien avec l’Agence Nationale d’amélioration de l’Habitat en
apportant une aide complémentaire à l’éco prêt à taux zéro.
-
Résidentialiser les
grands ensembles qui ne le sont pas encore, y compris dans le
centre-ville afin de recréer des espaces d’intimité et de convivialité.